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Dossier spécial Roue Libre Albertville

[L'antenne | Le réseau cyclable | Transports en commun ? | Journée sans voiture | juillet 2005]

 

Le réseau cyclable

 

18000 habitants, des distances de 4 km du Sud au Nord et de l'Ouest à l'Est, un stationnement automobile pas toujours simple en centre ville : il y a là des atouts pour la pratique du vélo et le développement d'un vrai réseau cyclable. On y ajoutera l'avantage d'un terrain rigoureusement plat, sauf la cité médiévale de Conflans et les hauts de Conflans, peu peuplés et qui font exception dans l'environnement urbain de la ville .. mais il est vrai que la commune culmine à 2037 mètres !

 

Dès 1995 (début de mandat), Christian Frossard, adjoint au maire chargé de l'environnement, avait esquissé les plans d'un futur réseau cyclable à vrai dire très ambitieux, mais qui 8 ans plus tard, est encore largement dans les cartons.

 

La semaine fédérale de cyclotourisme, tenue à l'été 1997 dans la cité olympique, fut l'occasion de mettre en place des équipements cyclables et notamment de multiples arceaux de stationnement, répartis un peu partout en ville. Une voie composée d'une bande d'un côté et d'une piste de l'autre (photo 1) a été créée sur un axe important d'entrée de ville.

 

Photo 1

 

avenue De Gaulle, équipée à gauche d'une bande cyclable, à droite d'une piste (rouge) séparée des voitures, et mitoyenne du cheminement piéton (jaune). On observe l'évitement du rond-point en passant tout droit, sur le côté droit de la photo.

 

De l'aveu même de la mairie, la création de l'antenne albertvilloise de ROUE LIBRE a donné aux décideurs un interlocuteur " officiel ", en tous cas représentatif, de la pratique très répandue du vélo en ville.

 

Près de quatre ans après, certaines réalisations sont le fruit direct de l'opiniâtreté de l'association, attachée à promouvoir également des solutions modestes en terme de budget mais utiles :

 

- des sas aux feux (photo 2) : à ce jour 8 des 11 carrefours à feux de la ville sont équipés.

 

Photo 2

sas au feu place du Cdt Bulle (2001). Observation : un autre sas d'une longueur de 5 mètres, a été installé, mais il était peu respecté par les automobilistes. ROUE LIBRE a suggéré et obtenu que la longueur de ce sas soit réduite à 3 mètres, ce qui a pour effet de rapprocher les voitures du feu rouge. Résultat : elles ne sont plus tentées de mordre sur le sas, et celui-ci est beaucoup mieux respecté.

 

- un contresens cyclable déjà plébiscité par les usagers (photo 3).

 

Photo 3

 

Contresens cyclable rue de l'Abérut (2002, 2003), carrefour rue Clemenceau. La partie de bande qui file tout droit a été créée en 2003, pour achever l'équipement à contresens de cette rue à sens unique pour les voitures.

 

Dans le même temps, la ville a continué à mailler la ville de bandes cyclables, notamment pour relier entre eux les trois panneaux d'information cyclo " RIS " (photo 4). Ces équipements à vocation touristique contribuent aussi à favoriser l'usage urbain et utilitaire du vélo.

 

Photo 4

 

panneau d'information RIS (financement Conseil Général), installée en trois endroits du parcours Parc olympique - Gare SNCF - route de Tours (2001). Modèle des panneaux de Chambéry : A gauche : carte touristique de la Savoie à vélo ; au milieu, schéma des itinéraires balisés au départ d'Albertville ; à droite, traversée de la ville par l'itinéraire précité.

 

Le grand chantier en vue à Albertville, c'est la déviation urbaine : la RN 212 qui coupe la ville en deux et qui supporte à la fois le trafic local et les déplacements interrégionaux de la Haute-Savoie et au-delà vers la Tarentaise, va être remplacée par une vois sur berge, dépourvue de feu de circulation. Le boulevard ainsi délesté du trafic de transit fera l'objet d'un requalification urbaine avec, on nous l'a juré, une piste cyclable qui s'intégrera logiquement dans la voie verte "Annecy - combe de Savoie - Grenoble" par le lac, qui pourrait d'ores et déjà être déclarée d'intérêt national, tout comme la véloroute Léman - Méditerranée.

 

Il faut signaler également plusieurs initiatives municipales destinées à limiter l'emprise des voitures et à casser leur vitesse :

- création de plateaux ralentisseurs un peu partout en ville ;

- limitation de la vitesse par la suppression de voies de circulation  il n'existe à ce jour quasiment plus de rues à deux voies dans le même sens (photo 5) ;

 

Photo 5

 

avenue de Winnenden (été 2003). La création de cette bande a surtout pour effet de réduire le nombre de voies de circulation de deux à une dans chaque sens, ce qui rend cohérente la limitation à 30 km/h installée depuis longtemps en vain.

 

La largeur de la chaussée auto pourrait être encore réduite, car deux voitures de petit gabarit peuvent encore rouler de front.

 

- création de plusieurs bandes cyclables dans le quartier olympique ;

- piétonnisation (enfin !) de la cité de Conflans, avec à chaque entrée un panneau sympathique "autorisé aux cyclistes"

- réfection de la place du Petit marché, espace central devant la médiathèque. Ce terrain auparavant dévolu à un stationnement automobile incongru est rendu aux piétons, et les 4 arceaux vélo de la médiathèque ont été remplacés par 9 arceaux tout neufs et bien en vue. Leur usage démontre qu'ils sont déjà en nombre insuffisant !

 

Au titre des inconvénients, on relèvera tout de même :

- l'absence de lieu formel de concertation, commission vélo ou autre, à laquelle nous soyons associés, même si indiscutablement les élus nous écoutent ;

- l'attentisme du dossier du pôle intermodal de la gare, dont l'avancement paraît assez flou malgré des intentions ambitieuses (réfection totale de l'espace, lieu de stationnement du futur transport urbain, relais vélo).

 

On peut regretter aussi un manque de communication et de promotion, par la ville, du réseau et des équipements cyclables réalisés. L'édition de ce réseau, sur papier et sur le site internet de la ville, pourrait être une idée utile.

 

Roue Libre - La Bicyc'lettre numéro 26 - décembre 2003

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